Les origines du jumelage

Il n’y en a pas de quoi pas en faire un fromage

Voici l’histoire d’un jumelage qui repose sur une histoire pas ordinaire d’un fromage très réputé dont la recette a été rapporté en France, après la Révolution, par des moines trappistes venus s’installer sur les bords de la Mayenne, à Entrammes...

Le 9 mai 1969, le journal « Kreis Coesfelder Nachrichten » (Westphalie – Allemagne) publiait un article dont voici la traduction : « Un fromage français, en provenance du couvent des trappistes de Darfeld »

Le bourgmestre de Darfeld, M. Krampe, noue alors des liens avec une firme française, productrice de fromages, la Société Anonyme des Fermiers Réunis (S.A.F.R.). Il apprend ainsi que ce fromage est fabriqué par des moines français…

Ce fromage, le « Port Salut », a été créé en France, en 1816, d’après une recette inventée par les trappistes de ce monastère.

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Journal local « KASEBLATT » (tr : Canard) de Mars 1969.

Monastère de Marienfeld, district de Harsewinkel

... Refuge au monastère de Marienfeld

Mais, il faut revenir à la Révolution française de 1789. A cette époque, l’Assemblée Constituante supprime les ordres religieux. Les moines de l’abbaye de la Trappe (Orne) choisissent alors l’exil et trouvent, après une année passée à l’abbaye de Marienfeld, près de Warendorf, refuge à Darfeld (Westphalie), chez le baron Adolf de Droste-Vischering. Le 16 octobre 1795, le prieur et le baron Adolf, se rendent à Darfeld afin d’y trouver un emplacement pour le futur monastère. C’est à Rosendahl, village situé entre Osterwick et Darfeld qu’ils s’installent.

En 1799, le monastère compte 22 moines de choeur et 20 frères converts. En 1808, le couvent de Rosendahl est nommé Abbaye. Puis, en 1811, tous les monastères sont supprimés par Napoléon. Les 200 occupants se dispersent, principalement en France, Belgique, Hollande et Rhénanie. Autrefois, ce terrain était utilisé par les 2 communes pour le pâturage du bétail et pour le bois.

L’emplacement est actuellement signalé par une croix en bois.

...Abbaye du Port du Salut

Le 21 février 1815, à l’abbaye de Port Ringheard (Entrammes, en Mayenne) s’établit la première communauté religieuse qui reprend la vie monastique en France après la Révolution. L’abbaye prend alors pour nouveau nom « Abbaye du Port du Salut ».

Après de nombreux échanges entre, pour Entrammes, la direction de la S.A.F.R., le maire, le Révérend Père de l’Abbaye, et les représentants de la municipalité de Rosendahl, une délégation entrammaise se rend à Darfeld, le 2 avril 1970. Une délégation allemande est ensuite reçue à l’abbaye du Port du Salut le 18 juillet 1970. Enfin, c’est au château de Darfeld, le 4 octobre 1970, qu’est signée la charte officielle de jumelage.

Pour la suite…menu L’Historique/Depuis 1970

Entrée de l’Abbaye du Port du Salut

VIDÉO. Les moines de l’abbaye du Port-du-Salut s’en vont et témoignent :  » c’est une souffrance « 

Les Journées du patrimoine marquent la fin d’une époque. Ce dimanche 21 septembre 2025, les visiteurs peuvent encore venir dire au revoir aux derniers moines de l’abbaye Notre-Dame du Port-du-Salut, à Entrammes (Mayenne). Un lieu chargé d’histoire qui continuera à vivre mais sans les moines qui partiront le 19 octobre.
 

Il ne reste plus que six moines à occuper l’abbaye du Port-du-Salut d’Entrammes, en Mayenne, créée en 1815. Pour autant, les lieux ne fermeront pas. Un vaste projet est en cours avec la volonté de faire perdurer la tradition d’accueil. Un centre de formation autour de l’artisanat est à l’étude, ainsi qu’un musée sur l’histoire des moines et celle de l’emblématique fromage Port-Salut.

Les visiteurs s’interrogent

Mais pour les moines encore présents, ce départ est un déchirement. C’est même « une souffrance » pour le frère Patrick. Ce samedi 20 septembre 2025, le public, venu en nombre, écoute en silence les guides bénévoles de l’association des amis de l’abbaye qui organisent des visites privées lors de ces Journées du patrimoine. Des habitués sont venus découvrir les lieux si discrets comme pour en mémoriser chaque détail.

Beaucoup s’interrogent : quel avenir pour l’abbaye prochainement vidée de ses six moines ? Un patrimoine à protéger ? Une mémoire à entretenir ?


Lien vers la publication Ouest-France